Qu'est-ce qui sépare la Terre, l'esprit, le corps et les machines ? “Probablement rien”, répond un archéologue du futur.

Un aperçu du futur lointain : à la recherche de la vérité ultime sur le passé, méditant avec son interface cerveau-machine d'un réseau neuronal rudimentaire, de l'apprentissage automatique et de la construction d'un monde virtuel, une paléo-médiathécaire-ontologue - avec l'aide d'un chercheur - creuse et fouille l'imagination du passé pour recontextualiser et refléter ce que l'on appelle une relique fossile à leur époque ; une montagne de déchets électroniques invisibles enterrés dans un paysage tropical du Sud.

Fossilis est un cinéma onirique, un pronostic de science-fiction fantasmatique, un film d'essai et un conte sur l'enfer verdoyant de l'héritage technologique, qui fait écho à la complexité des déchets électroniques au 21e siècle en Asie, où la plupart des appareils électroniques mis au rebut - en raison de l'obsolescence programmée - sont jetés et enterrés. Avec des décors en prise de vue réelle construits à partir de matériaux de rebut, des scènes issues du marché aux puces des pièces de cannibalisation, des actifs et des environnements en 3D provenant de projets abandonnés et des images d'IA générées à partir de milliers d'images inutilisées provenant d'un ensemble de données personnelles, Fossilis offre plus que des concepts, des récits et une représentation des déchets électroniques en tant que problème, mais s'engage également dans le processus, le développement et les modes de production cinématographique qui impliquent des déchets réels, à la fois numériques et physiques, et des objets de déchets électroniques en tant que moyens de pratique artistique.